La nuit venait de se terminer, et c'est aux premières lueur de l'aube que je pris le chemin de la villa que je partageai avec Sam depuis notre sortie de l'île. Je sentais encore mes muscles s'étirer sous la force de la première personne que je m'étais tapée et je crois que j'avais légèrement mal partout. J'étais pied nu sur la route de l'immense allée de la villa, et j'ouvris le portail d'un simple mouvement de la main. Les graviers m'écorchaient les pieds, mais ils me faisaient oublier mon mal de ventre et mon cerveau embrouillé par l'alcool. Je trébuchais une première fois sur une pierre un peu plus grosse que les autres, et à la seconde, je m’écroulais à terre, pleurant de rire. Mes chaussures volèrent loin de moi, ma jupe remontant le long de mes jambes interminables mais je n'en pouvais plus de rire. L'alcool me faisait tourner la tête, et je sentais encore les lattes que j'avais tiré sur le pétard d'un de mes amants. Histoire de remettre des noms sur leur petites têtes... Non, je n'y arrivais pas. Y avait l'homme d'affaire nul au pied, le bad boy qui testait une bombe, le mec normal que sa femme ennuyait en lui refusant les plaisirs conjugales. J'avais goûté à tout. Le nul, le dieu et puis le normal. Ouiap. Et puis d'ailleurs j'en étais fière.

Mais, sans que je ne comprenne, les larmes coulèrent sur mon visage, sans aucunes raisons. Puis je me rendis contre qu'enfaite, je n'étais pas triste, c'était des larmes de rire. Mon dieu, je crois que je vais rester là un petit moment. Parce que j'ai mal aux fesses assise par terre. Oh et puis zut hein, j'ai autant le droit de m'amuser que n'importe qui. Je suis une pute, mais pas pour l'argent. Pour.... le cul pardi. Oh purée, je dis vraiment de la merde moi. Sa va de ne pas encore mettre mise à parler toute seule, parce que là, sa aurait vraiment été la fin de ma vie. J'aurais mieux fait de me suicider tient. La fille d'Aphrodite est dans la place ! Purée, sincèrement mon cerveau, tait toi. Je sais que tu dois être stupide mais quand même. Je dois vraiment offrir un spectacle pitoyable là. Je suis ivre morte, assise comme une clocharde dans l'allée de la villa, et incapable d'aller plus loin. Et bas put*in. Je fais peine mon dieu je fais peine. Ne buvez jamais plus. Ne buvez jamais enfaite. Conseil d'ami. Parce que franchement, je suis maaaaaaal

Ce soir, encore une fois, les lumières de la ville cache les étoiles. Je regarde les constellations, tranquillement accoudé à ma fenêtre et passionné par mon reflet dans les vitres, quand un mouvement accompagné de sa bande sonore attire mon regard. Lydia. Et visiblement pas très fraîche... Parce que ça ne lui ressemble de rire comme ça, on dirait qu'elle a avalé de la came. Ce qui ne serait pas tout à fait déplacé de sa part.
Un lourd soupir s'échappe de mes lèvres, et je quitte la chambre peuplée du bruit des grillons qui vivent dans le jardin. Je traverse le salon design plongé dans le silence, attrape une grappe de raisin au passage dans la corbeille débordante de fruits et pousse la porte d'entrée. Elle est un peu plus loin dans l'allée, étalée par terre, écroulée -c'est le cas de le dire- de rire. Et empestant l'alcool aussi, ce dont je mes rends compte en avançant vers elle petit pas par petit pas. C'est vraiment pitoyable. Elle pourrait faire un peu attention, au moins ne pas se faire remarquer dans tout le quartier je tiens à mon image de garçon comme il faut moi.
Je lui envoie un coup dans les côtes, pas trop fort, juste pour voir sa réaction, espérant la faire réagir et ne pas avoir à la porter. Je n'aime pas porter les gens, surtout pas les filles, après elles inventent des raisons pour nous transformer en prince charmant. C'est stupide les filles. Ça ne sait pas que nous les mecs on ne cherche pas du tout le grand amour en elles. Ou peut être est-ce seulement moi ? Je ne sais pas. Je ne vois pas comment une femme pourrait nous inspirer des sentiments autres que le simple désir physique. Elles ne sont pas assez intelligentes pour ça. Si un jour j'aime, ce sera comme la première et seule fois je suppose : un gars. Et tout aussi éphémère, parce que les sentiments c'est vite soûlant, l'autre voulait que je sois fidèle... Fidèle, moi ! Non, moi je veux du sexe, de la tendresse uniquement pour lui s'il voulait mais fidélité... Euh... Non. Pas trop. Enfin... Si elle voulait bien se lever, au moins, que je la soutienne seulement...

-Lydia... Lèves toi stupide chienne... Allez ça caille !

Elle me gonfle là... J'suis en calcif moi me*de !

Samuel arrive, en caleçon, beau gosse comme tout. Miam. Et dire que j'ai ça pour moi. J'hésite vraiment à utiliser mes pouvoirs, et faire de lui mon chevalier servant. Histoire qu'il soit mien pour toujours. M'enfin... Ça risque d'être problématique. Mais les mecs sont trop con, et puis, surtout lui. Il ne comprend rien, il ne sait pas que la vie ne se résume pas à baiser, danser et voler. Non, il y a d'autre truc. Et j'ai beau être fille d'Aphrodite, je le sais.

Il s'approche de moi, et je lui fais un immense sourire. Je suis ivre, mais cela ne m'empêche pas d'être plus sexy que n'importe qui. Il n'a jamais connu ou vu une fille plus belle qu'une fille d'Aphrodite, et puisque je suis la seule... Niark. Je lui tends mes lèvres, et mode duc face, mais cet enflure me balance son pied dans les côtes et un gémissement plus que pitoyable m’échappe. C'est quoi son problème non de dieu ! C'est quoi son putain de problème ! Enfoiré, je te hais, je vais t’étriper, te déchirer, te découper en morceau ! Salop !

-Lydia... Lèves toi stupide chienne... Allez ça caille !

Je croise les bras, ce qui a pour effet de faire ressortir ma digne poitrine de plus belle femme du monde et boude. Là, il m'a énerve ce pauvre petit con ! Non mais comment il ose. L'alcool disparaît de mes veines très rapidement et je me relève en un soupire mécontent. La tête du voisin apparaît à la fenêtre et je lui fais un petit signe de la main. Tout va bien, pas de problème. Puis, dès qu'il est rentré chez lui, je plante mes yeux de glace de ceux du fils d'Hermes.

-Tu te prends pour qui Samuel Jake Antinoos ! Tu cherches à te prouver quoi là !

J'avais la chance de pouvoir faire disparaître très vite l'alcool de mes veines, et là, je flamboyais de colère, plus belle que jamais, mais aussi plus dangereuse. Il n'avait pas osé ce petit con !